Au dernier semestre 2020, 4 nouveaux projets ont été acceptés en incubation et 3 en pré-incubation ont été acceptés à l’Incubateur Paca-Est. Passage en revue mootion, porté par Jonathan Bocquet, Sybille Sanchez et Thibault Mousset, ouvre la porte à une nouvelle génération d’écrans interactifs. Aujourd’hui, ces écrans sont principalement tactiles, ce qui pose des problèmes de contamination par la Covid-19. Le projet, auquel collabore le Laboratoire d’informatique et Systèmes (LIS) de l’Université de Toulon, tient dans la création et la mise en œuvre d’interfaces sans contact, dont l’interaction a lieu à distance de l’écran. La borne Moove s’appuie sur une Intelligence Artificielle totalement embarquée. Elle interprète les gestes recueillis par un petit boîtier placé au-dessus de l’écran et permet l’interactivité. Cette interprétation peut être affinée, spécialisée et personnalisée grâce au deep learning. Le système fonctionne avec un écran standard d’un coût bien moins élevé que son homologue tactile. mootion se charge de fournir le matériel, la personnalisation du contenu et la maintenance. La startup (5 personnes en ce début 2021) a été créée en septembre dernier et intéresse évidemment beaucoup de secteurs : tourisme, points de vente, immobilier, industrie…. Site web : mootion.fr Tarian Pharma s’attaque à un défi de taille : le repositionnement d’une molécule pour le traitement et la prévention des effets indésirables cutanés des traitements des cancers. Le développement d’un médicament réclame en effet du temps long et des investissements lourds. Ses fondateurs le savent. Mais ils sont aguerris : tous trois (deux dermatologues et un pharmacien formulateur) sont des anciens du centre de recherche en dermatologie Galderma à Sophia et cumulent 75 années dans le monde de la pharmacie.Il faut savoir que les produits anticancéreux ciblent les cellules qui se reproduisent le plus vite, caractéristique du cancer. Or les cellules de la peau se reproduisent elles aussi très vite. Elles sont donc attaquées par le traitement ce qui conduit à des pathologies comme la chute des cheveux (la plus connue) mais aussi la « folliculite » (une forme d’acné très sévère), ou encore le « syndrome main-pied » (gonflement important des paumes des mains et des plantes des pieds) tandis que la radiothérapie peut provoquer de sévères brûlures de la peau.A la frontière entre la dermatologie et l’oncologie, Tarian (le « bouclier » en Gallois) se propose de délivrer des produits efficaces contre ces pathologies. La molécule utilisée est déjà dans le domaine public, mais 5 brevets ont été déposés autour de la façon dont ils sont délivrés (gel, émulsion directement sur la peau…). Installée à InnovaGrasse, l’équipe a déjà travaillé deux ans sur son projet et a programmé un parcours de 5 ans sur un montant de 20 à 25 M€. L’objectif final ? « Soigner ces effets indésirables contre lesquels il n’y a pas de solutions aujourd’hui pour permettre aux patients de mener à bien leurs thérapies, voire d’augmenter les doses et sauver des vies » souligne Philippe Andres, l’un des fondateurs. Barnabe.io, avec sa plateforme web d’accompagnement des patients atteints de maladies chroniques se place résolument dans le courant montant de la médecine préventive. Le projet est récent. Il est né au lendemain de l’annonce du premier confinement. Il a été construit en partenariat avec quatre réseaux régionaux de santé d’Ile de France et a conduit à un premier prototype. Conseil en stratégie et organisation de système de santé, Thomas Bozzo, le fondateur, avait pu identifier un manque dans le suivi et l’accompagnement des malades chroniques. » Barnabe.io a débuté sa commercialisation notamment auprès des professionnels et structures de santé et continuera en 2021 le développement de sa plateforme. Le projet NeuroDec, dédié au traitement des signaux musculaires, est technologiquement pointu. Porté par deux chercheurs de l’équipe Athena d’Inria Sophia, il s’attache à développer des algorithmes d’Intelligence Artificielle permettant d’extraire, d’une façon non invasive, le plus d’informations possible des signaux électromyogrammes (EMG). Ces signaux, recueillis par des électrodes posées sur la peau, contrôlent le mouvement de nos membres. Les recueillir, les comprendre et les retransmettre est aussi essentiel pour contrôler une prothèse dans le cas d’une amputation.Avec Athena, les deux chercheurs travaillaient sur les signaux cérébraux difficiles à capter de façon non invasive. Aussi, ils se sont orientés vers les signaux musculaires, plus faciles à recueillir. Après avoir fait une recherche sur l’état de l’art au niveau des prothèses et constaté que les algorithmes utilisés pour les faire fonctionner restaient très basiques, ils se sont lancés à travers un volet qu’ils maîtrisaient bien : le logiciel. «  », explique Kostiantyn Maksymenko, co-fondateur.Actuellement au stade de POC (Proof Of Concept) avec une version qui fonctionne, NeuroDec est en négociation avec des clients potentiels pour développer des solutions spécifiques. Mais au-delà des prothèses, son logiciel ouvre des portes sur d’autres domaines qui utilisent les signaux musculaires comme ceux des exosquelettes et des systèmes d’immersion dans la réalité virtuelle.Outre quatre nouveaux projets entrés en incubation récemment, trois autres projets ont été retenus en pré-incubation. Ils viennent à la fois du Var et les Alpes maritimes. Il s’agit de projets à forte ambition et à temps de développement long du fait de leur richesse technologique et des enjeux réglementaires de leur développement.Deux de ces pré-incubations ressortent des biotechnologies. Plus précisément, l’une se place dans le domaine de la pharmacologie avec un traitement de certaines maladies et cancers particulièrement agressifs. L’autre développe une technologie de modèles 3d invivo de tissus humains avec des applications de recherche et de thérapeutique.Le troisième projet de pré-incubation touche l’industrie spatiale avec un nouveau système de gestion de la charge utile satellitaire et un nouveau véhicule de lancement. Trois projets à suivre.

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