Une courte présentation des 10 projets innovants arrivés cette année en incubation.

Proposer des végétaux uniques et ultra-frais aux chefs en quête de nouvelles expériences gastronomiques en développant dans les villes des fermes d’intérieur de nouvelle génération, connectées, résilientes aux phénomènes climatiques : c’est ce que cherchent à faire Damien et Juliette Willier avec Blanche Duncombe, deux agronomes et un informaticien, les trois cofondateurs de La Pousseraie. Pour y arriver, ils combinent la culture verticale en intérieur (dans des locaux inutilisés) avec l’aquaponie (culture hors sol liée à un élevage de poissons) pour la production de végétaux d’exception à forte valeur ajoutée dédiés plus particulièrement à la restauration gastronomique.Un premier démonstrateur fonctionne dans la Métropole Nice Côte d’Azur. L’objectif est de multiplier partout en France des fermes d’intérieur plus ou moins grandes (à partir de 150 m2) en apportant la technique (eau, nutriments, oxygène et lumière) et le maximum d’automatisation (éclairage, alimentation, captation de données…). Une nouvelle génération de fermes « intelligentes », pour des produits d’exception au plus près du consommateur.En s’appuyant sur les technologies blockchain, cette fintech a développé une plateforme digitale permettant aux établissements bancaires d’automatiser certaines tâches associées à la gestion administrative des prêts aux entreprises. Il s’agit d’une activité méconnue du grand public mais pourtant primordiale dans la maîtrise du risque opérationnel et le développement des relations commerciales. Faute d’outils informatiques dédiés, ces tâches s’effectuent aujourd’hui encore à l’aide de mails, de tableaux excel, voire de fax… Antique.C’est pour combler ce retard dans la digitalisation que Sylvain Pagès et Olivier Pigeon, deux anciens banquiers, ont lancé AltGency, une solution construite autour des technologies blockchain. L’écriture de programmes informatiques intelligents (« smart contracts ») permettra aux banques d’automatiser les tâches et de fiabiliser les données, facilitant ainsi les échanges entre les différentes parties prenantes.Créé il y a un peu plus d’un an par trois anciens de Polytech Nice Sophia (Alexandre Reboul, l’aîné, Alan Ferbach et Pierre-Alexis Le Borgne) Videtics travaille en partenariat avec Inria et Nvidia au développement de solutions avant-gardiste d’analyse vidéo basées sur l’Intelligence Artificielle et le Deep Learning. L’équipe s’est notamment spécialisée dans l’architecture et l’optimisation des réseaux de neurones. La société propose ainsi une suite logicielle qui facilite la surveillance des zones protégées, l’investigation à postériori et la prise de décision avec un avantage : elle utilise les caméras IP existantes du parc vidéo de ses clients.Autre avantage : la solution est appropriée aux sites isolées ou à faible bande passante et peut servir pour la gestion de zone, le comptage de personnes ou de véhicules ou la distanciation physique (déterminer le nombre de porteurs de masques dans un flux de personnes par exemple). Videtics qui a fini sa phase de développement continue de collaborer avec le monde de la recherche (inria à Sophia, IMREDD à Nice…) notamment dans la mise au point d’algorithmes permettant l’apprentissage sur site. Un bonheur n’arrive jamais seul : outre son entrée dans l’incubateur, Videtics fait partie des 12 startups nationales retenues par Hewlett Packard Enterprise (HPE) pour son 6ème programme d’accélération.Plus de clés, de badges, de bip, de puces : simplifiez l’ouverture de vos accès protégés. Avec votre smartphone, tout simplement, ouvrez un portail, une barrière et autres types de portes immédiatement (si elles sont équipées de serrures automatisées), sans connexion Internet et sans centrale de contrôle d’accès. C’est ce que propose Key Master. Conçu comme un agent de sécurité digital et autonome, il propose à travers une application mobile une solution complète de gestion et de contrôle des accès aux zones sécurisées.Gaël Lededantec et Ouajdi Baby Rouis, qui avec Nazim Lahlou, portent le projet ne sont pas des débutants. A travers la société NFCOM ils s’appliquent depuis des années à « designer » de nouveaux usages pour de grands clients. Avec Key Master, ils pousseront cette fois un projet jusqu’au bout. Un prototype a déjà été mis en place pour la CCI (accès du palais consulaire à Nice et barrière du Vieux Port à Cannes) et pour le site de Veolia. Ajoutons que le mobile est sécurisé et qu’en cas de vol, le smartphone peut être désactivé à distance en un clic.Porté par Jean-David Collard de la start-up niçoise AngelsBayTech, le projet Ready Park se présente comme le « Waze du stationnement ». C’est une application collaborative destinée à vous aider dans la fastidieuse recherche de places de stationnement en voirie. Les pionniers du parking collaboratif ont monté une communauté d’entraide autour de cette question. Vous voyez une place se libérer ou vous en quittez une, vous renseignez. Le membre de la communauté qui cherche une place et qui est le plus proche de cet emplacement est alors alerté via l’app mobile (Android & iOS). Pour inciter chaque participant à partager, il est envisagé un système incitatif de pourboire entre utilisateurs, ainsi que de la “gamification”.Ready Park a déjà été primé. Le projet a remporté le 1er prix National IESF et le prix Orange lors du Hackathon National “Ingénieurs et Scientifiques de France” (IESF) 2017. Après 9 mois de participation aux différentes étapes de la compétition européenne MyGalileoApp (150 entreprises participantes), il a également a été désigné comme lauréat de ce concours européen. Une référence pour ce projet citoyen qui utilise les technologies spatiales, va développer des modèles prédictifs de disponibilités et travailler en partenariat avec l’IMREDD à Nice.Sur le créneau de la dépollution de l’air, c’est un beau projet industriel qu’engage à Toulon Béatrice Drazenovic à la fois docteur en informatique et en génie des matériaux. Prodea est un procédé de dépollution de l’air qui supprime non seulement les odeurs, les graisses, les fumées mais aussi, ce qui est particulièrement intéressant en ces temps de retour de pandémie, les bactéries et les virus. Il s’agit d’un dispositif compact, 100% électrique, qui se place dans la cheminée d’extraction et qui utilise des technologies liant plasma et céramique (un brevet a été déposé sur la céramique permettant d’utiliser le plasma).Ce n’est pas un filtre. Il n’y a donc pas de consommables et d’entretien fréquent. Le dispositif se charge de détruire odeurs, fumées, bactéries, et cela sans production d’ozone est-il précisé. Le marché visé est celui de l’industrie agroalimentaire, des hôpitaux. Mais suite à la pandémie, Prodea pourrait également adresser le marché du traitement plus global de l’air dans les bâtiments, les centres commerciaux, les bateaux de croisières avec l’assurance de la diffusion d’un air pur, sans mauvaises odeurs…et surtout sans virus. Ce dernier point vaut de l’or.Sa promesse ? Donnez le sourire à votre trésorerie en alliant prévention, assurance, recouvrement et financement du Crédit Client. Christophe Goffinon, le porteur du projet sait en tout cas de quoi il parle : il a plus de 30 ans d’expérience dans le crédit management. Il accompagne les sociétés dans la gestion du crédit interentreprise, dans la maitrise des délais de paiement, de la trésorerie. La plateforme qu’il a développée avec Hoopiz apporte deux nouveautés. La première est d’englober un ensemble de services financiers à la carte (assurances, formation…) afin de présenter un seul interlocuteur pour gérer l’ensemble des enjeux du crédit client.La seconde nouveauté, c’est que ce type de services est bien présent dans les grands comptes mais n’était pas jusqu’alors à la portée des PME. Enfin la plateforme dispose d’un système d’analyse de données qui permet d’établir des recommandations. Hoopiz, qui a déjà testé sa plateforme avec plusieurs clients, a lancé sa commercialisation à la mi-juillet et compte développer de nouvelles fonctionnalités en travaillant avec la recherche publique et notamment le laboratoire GREDEG CNRS à Sophia Antipolis.Une Intelligence artificielle adaptable à chaque besoin et destinée à être embarquée dans des systèmes autonomes à basse consommation : c’est ainsi que pourrait être résumé ce que veut faire AI4ES. Mené par Frédéric Férésin, qui a passé une trentaine d’années chez Thales Alenia Space, la startup adresse le marché des drones. Les drones aériens, sous-marins, les petits satellites soit autant d’appareils mobiles dont les caméras peuvent acquérir énormément d’images mais qui ne disposent pas d’une énergie suffisante pour les transmettre. L’idée est donc d’intégrer des systèmes neuronaux dans les puces qu’ils embarquent afin de ne transmettre que les éléments nécessaires à leur mission (alerte pour détection d’intrusion par exemple).La société a déjà franchi la première étape : celle de démontrer la faisabilité. Sa chaîne logicielle permet de générer les bases de données d’apprentissage, de réaliser l’entraînement de différentes architectures d’IA, puis de les déployer sur des circuits intégrés pour évaluer la performance globale : précision de l’IA, temps d’exécution et consommation. AI4ES s’inscrit sur le « sur mesure ». Elle ne cherche pas à apporter de solution générique, mais veut proposer des solutions d’Intelligence Artificielle assorties à des algorithmes adaptés à chaque client. Elle travaille actuellement sur une segmentation de marché afin de détecter les domaines dans lesquels sa solution répond le plus à des besoins fondamentaux.Comment une entreprise peut-elle évaluer ses performances environnementales, engager de nouvelles actions en ce sens et calculer l’impact qu’elles peuvent avoir dans ses résultats ? Ce qui n’était jusqu’à présent qu’un engagement citoyen lié à la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) va devenir bientôt une obligation réglementaire. Aux entreprises de s’y préparer. C’est plus particulièrement à celles du secteur textile, que s’adresse dans ce domaine le projet Footprint Target. Il est mené par Valérie Tiersen, ex-CEO de 3Suisses Belgique, marque pionnière dans le développement durable dont elle en avait fait un des piliers de sa stratégie et ce, dès les années 1990.Fondatrice de Green Score Capital, elle met à disposition avec « Footprint Target », un progiciel de mesure de la performance et de la progression environnementales. A partir de la donnée présente en entreprise, ce progiciel en mode SaaS, permet de mesurer et d’accélérer la performance environnementale des organisations tout en évaluant l’impact financier des décisions. La méthodologie scientifique utilisée est celle portée par les spécialistes de la nature de l’IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services).Elle s’appuie sur les 5 causes d’extinction de la biodiversité : la dégradation des habitats naturels, la surexploitation des espèces, le changement climatique, la pollution et les espèces invasives. Ce progiciel actuellement en phase de prototypage a été conçu avec l’aide de 2 scientifiques : Deborah Pardo (PhD en Biologie des Populations, Master en biodiversité et évolution écologique) et Lucile Marescot (Ex-Chercheuse au CNRS, Ingénieur agronome, Docteur en écologie et en biologie évolutive). Une équipe convaincue qu’il est possible de concilier performance environnementale et performance économique et que ce sera là l’une des clés de la relance.Le projet Macroterre intéressera au plus au point le département des Alpes-Maritimes qui ne sait pas où mettre tous les déchets provenant des chantiers de construction et d’aménagement. En plein dans le vent de l’économie circulaire, Macroterre s’est donné en effet pour objectif de concevoir des machines permettant de recycler les gravats comme les terres d’excavation et de les utiliser pour de nouvelles constructions. La possibilité d’un cercle enfin vertueux pour le bâtiment et les travaux publics.Porté par des experts du domaine, le projet vise maintenant à passer du stade artisanal qui a été atteint à une industrialisation des processus. Un vrai enjeu qui demande une forte capacité d’innovation. Il s’agit de pouvoir s’adapter aux caractéristiques des matériaux et des terres de chaque secteur ainsi que de répondre aux différentes situations auxquelles le BTP est confronté. Mais Macroterre qui d’un problème (la gestion des déchets) fait une solution (la production de nouveaux matériaux) ouvre de formidables perspectives.

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